Anissa Maâ, Docteure en Sciences politiques et sociales (ULB) et actuellement Chargée de recherches F.R.S.-FNRS à l’ULB, vient de publier Signer la déportation. Migrations africaines et retours volontaires depuis le Maroc (Éditions de l’Université de Bruxelles, 2024), un ouvrage issu de sa thèse.

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Comment les migrants en viennent-ils à rentrer au pays par le biais d’un retour « volontaire » ? Quels sont les acteurs qui les encouragent à aller dans ce sens ? Et comment s’organise l’éloignement sur le terrain ? Dans son ouvrage, Anissa Maâ adopte les outils de la sociologie et de l’anthropologie pour appréhender les programmes d’aide au retour volontaire de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). À partir d’une enquête ethnographique conduite au Maroc auprès de migrants africains et des acteurs qui les assistent au quotidien, l’autrice démontre que les retours volontaires se façonnent à l’intersection de la violence des frontières, de pratiques locales d’intermédiation et de la capacité d’action des migrants qui, selon leurs propres termes, « signent la déportation ». L’ouvrage dévoile alors toute la complexité d’un instrument de contrôle migratoire qui demeure trop souvent réduit à une forme dissimulée d’expulsion ou promu comme seule alternative possible dans un contexte de fermeture des frontières.

En 2022-2023 Anissa Maâ a reçu un subside postdoctoral de la Fondation pour effectuer un séjour de recherche au Department of International Development de l’Université d’Oxford, où elle a travaillé auprès des Professeurs Ruben Andersson et Loren Landau. Son projet de recherche était intitulé « Un contrôle migratoire ‘indigène’ ? Le rôle des migrants de retour dans la mise en œuvre du contrôle migratoire en Afrique de l’Ouest ».  Spécialiste de la gestion internationale des migrations en Afrique et des dynamiques d’intermédiation locale dans le cadre des interventions internationales, elle est l’auteure de nombreux articles (voir sa page personnelle sur le site de l’ULB ainsi que son profil sur ORCID).

Dans Sexpositions (les presses du réel, 2024), Ârash Aminian Tabrizi a réuni ses entretiens avec le philosophe français Jean-Luc Nancy (1940-2021), illustrés par l’artiste plasticienne Léa Falguère.

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À sept reprises, d’octobre 2020 à avril 2021, Ârash Aminian Tabrizi s’entretint avec Jean-Luc Nancy du sexe : de la différence sexuelle et de la sexualité. Dans les traces de quelques-unes des publications alors récentes du philosophe aujourd’hui disparu – Sexistence (Galilée, 2017) et Immortelle finitude. Sexualité et philosophie, avec Mehdi Belhaj Kacem et Raphaëlle Milone (Diaphanes, 2020) – ces échanges permirent une relecture du corpus nancyen et de ses développements au prisme de la sexistence, mais aussi la réinscription et l’élaboration de cette dernière dans un tissu d’éléments biographiques et, partant, d’une exploration de la sexistence effective du philosophe.D

Doctorant en Littérature comparée à la New York University, Ârash Aminian Tabrizi a reçu en 2013 une bourse de la Fondation pour compléter un MSt in Modern Languages à l’Université d’Oxford. Ses recherches concernent les écrits de jeunesse et les premières publications de Jean-Paul Sartre, l’écriture du sexe et des sexes, la réception en France de la philosophie allemande, les limites de l’esthétique et des arts, ou encore l’histoire de la contingence dans la pensée française de la Révolution à nos jours.

Justine Feyereisen, Docteure en Langues, Littérature et Traductologie (ULB) et en Littératures française et francophone (Université de Grenoble), signe un « essai de sensopoétique » consacré à J.M.G.  Le Clézio, intitulé Renouer avec la terre extatique (Classiques Garnier, 2024).

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Comment écrire le vivant après la Modernité ? Comment retisser les liens entre sensations, éthique et action ? Comment témoigner des trajectoires de vies indésirables ? Comment rendre sensible ? Ouvrant un nouveau champ critique à la croisée de la linguistique textuelle et de la philosophie, cet essai propose de raviver le pouvoir incantatoire de la littérature par une poétique des sens – une sensopoétique – depuis l`oeuvre de J.M.G. Le Clézio. Initiant à l`extase matérialiste, les sens agissent comme un prisme « dé-scriptif » des mouvements, des formes, des mémoires et des cosmovisions de l`époque contemporaine pour une pensée poétique concrète, chargée de la sédimentation du temps et de son limon d`espoir.

Boursière de la Fondation à l’Université d’Oxford de 2019 à 2021, Justine Feyereisen y a effectué des recherches postdoctorales sur le thème « Poétique des utopies cosmopolitiques : Défier les frontières par la littérature », auprès du Prof. Matthew Reynolds (Faculty of English Language and Literature). En 2023 ce dernier  a été invité à l’ULB dans le cadre des Philippe Wiener Lectures organisée par la Fondation (la vidéo de sa conférence, intitulée « Prismatic Translation », est disponible sur notre site).

Actuellement FWO Senior Postdoctoral Research Fellow à la Universiteit Gent, Justine Feyereisen étudie la manière dont les littératures postcoloniales repensent l’habitabilité face aux mouvements migratoires et au changement climatique, et donc comment l’« utopie concrète », en tant que concept emprunté à Ernst Bloch, est redéfini au 21e siècle depuis les anciennes colonies face à ces défis globaux. Plus d’informations sur ses recherches et ses publications sont disponibles sur le site de la Universiteit Gent.