Le 8 décembre 2020, Justine Feyereisen et Coraline Jortay, titulaires d’une bourse postdoctorale de la Fondation à l’Université d’Oxford, ont participé au lancement du Southern Lives Network à l’initiative de la Professeure Elleke Boehmer (Oxford Center for Life Writing). Réunissant une quarantaine de membres, ce réseau entend aborder les questions suivantes : que signifie observer le monde depuis l’hémisphère sud ? Quelles perspectives l’écriture et les récits (storytelling) de cet hémisphère offrent-elles aux normes imaginatives du nord, y compris celles concernant le « Global South » ? Comment aborder les champs du postcolonial et de la littérature mondiale/littérature-monde à partir d’un angle consciemment antipodique ou renversé ? Comment construit-on des liens comparatifs et latéraux à travers les espaces et les vies du Sud, et quel intérêt peut en surgir sur le plan épistémologique et environnemental ? À travers ce réseau, Justine et Coraline espèrent nourrir les dialogues comparatifs croisés en s’appuyant sur leur expertise de la littérature francophone de l’Afrique subsaharienne, de l’Île Maurice et des Caraïbes (pour Justine) et de la littérature contemporaine de Taiwan (pour Coraline). La première conférence en présentiel du Southern Lives Network devrait avoir lieu en décembre 2021 à Oxford. Plus d’informations sont disponibles sur le site du réseau.

Justine Feyereisen, Docteure en Langues, Littératures et Traductologie (ULB) et en Littératures française et francophone (Université de Grenoble), poursuit à Oxford une deuxième année de recherches sur le thème “Poétique des utopies cosmopolitiques : Défier les frontières par la littérature”, auprès du Professeur Matthew Reynolds (Faculty of English Language and Literature). Le 2 février 2021, dans le cadre du French Graduate Seminar organisé  par la Professeure Catriona Seth à All Souls College, elle a fait une présentation intitulée  “Afrotopia: Leonora Miano’s Utopian Poetics of Repair for a Postcolonial Politics of the Living” (abstract). Elle co-organise le colloque international “Utopia and Migration: Renewing the Imagination of Borders in the 21st c.”, qui aura lieu en avril. Pour consulter le programme provisoire, la liste des conférenciers (dont le philosophe Achille Mbembe et l’écrivain Louis-Philippe Dalembert), ainsi que les modalités de participation au colloque (qui se tiendra en ligne), vous pouvez visiter le site de l’événement.

Coraline Jortay, Docteure en Langues, Littératures et Traductologie (ULB), a entrepris à Oxford des recherches sur le thème “Un pronom qui ‘dégenre’ : destins littéraires d’un tu ‘inutile’ et si populaire”, auprès du Dr Jennifer Altehenger (Faculty of History). Elle a récemment contribué à l’ouvrage Formosana: Histoires de démocratie à Taiwan (L’Asiathèque 2021), un recueil de nouvelles d’auteurs taïwanais contemporains permettant aux lecteurs francophones de “comprendre les trajectoires historiques et sociales de cette île dont la situation détonne dans le concert des États-nations”. Coraline a traduit une nouvelle de l’écrivain Walis Nokan intitulée “C’est la faute de la statue!” Publiée en 1990, elle a pour protagonistes deux élèves d’une école primaire  – des autochtones Atayal – dénoncés pour ne pas avoir salué la statue de Tchang Kai-shek. Un autre ouvrage auquel Coraline a contribué en tant que traductrice, Perles (L’Asiathèque 2020) de l’auteur taiwanais Chi Ta-wei, vient par ailleurs d’être retenu dans la première sélection du Grand Prix de l’Imaginaire (catégorie nouvelles étrangères). Félicitations !