Comment le style est-il représenté dans les partitions musicales ? Peut-on imaginer une manière plus efficace d’utiliser la notation ? Ces questions sont au cœur d’un projet de recherche collaboratif ULB- Cambridge, dont un moment expérimental se déroulera les 16 et 19 novembre dans le cadre des concerts de la Saint-V de l’Orchestre symphonique de l’ULB.

Soutenu par la Fondation Wiener-Anspach pour la période 2024-2025 et dirigé par les Professeures Marie-Alexis Colin et Valérie Dufour à l’ULB et par le Dr Arild Stenberg à l’Université de Cambridge, ce projet a cherché à évaluer si la présentation graphique de l’information dans les partitions musicales a un impact sur sa perception et son traitement.

Pour tester cette hypothèse, les équipes ont dû trouver et préparer des matériaux expérimentaux appropriés, en parcourant les répertoires musicaux à la recherche de fragments stylistiquement cohérents, idéalement du même auteur, avec la même intention interprétative et les mêmes effectifs, et d’un niveau d’exécution équivalent. Il fallait de plus s’assurer que les tests mesurent bien l’effort de lecture et non la reconnaissance, ce qui impliquait que les pièces devaient être inconnues des interprètes : c’est là qu’est intervenu l’héritage riche mais oublié du compositeur belge Charles-Louis Hanssens (1802-1871).

Autodidacte, Hanssens a travaillé en Belgique, en Hollande et en France. De 1848 à 1869 il a été chef d’orchestre du théâtre de la Monnaie à Bruxelles, qu’il a dirigé de 1851 à 1854. Il a pris sa retraite en 1869, après une carrière très prolifique, laissant derrière lui de la musique symphonique, des opéras, des œuvres religieuses, ainsi que les deux valses inédites qui seront jouées – l’une avec la notation traditionnelle, l’autre avec celle expérimentale – par l’Orchestre symphonique de l’ULB dirigé par Romain Felis. À la fin de ces concerts, des questionnaires seront distribués au public afin d’évaluer si les différentes notations ont influencé la manière dont la musique est vécue.

Ainsi que le Dr Stenberg l’explique dans un article publié sur le site de l’ULB, « la recherche vise à concevoir une nouvelle notation plus lisible et plus expressive, sans inventer un nouveau langage symbolique, mais en repensant la mise en page et la structure visuelle de la partition ».

Ce projet collaboratif s’inscrit dans la prolongation des recherches que le Dr Stenberg a menées de 2020 à 2022 à l’ULB, auprès de la Prof. Régine Kolinsky (Faculté des Sciences psychologiques et de l’Éducation), dans le cadre d’un subside postdoctoral de la FWA.

Le concert du 16 novembre aura lieu au Palais des Beaux-Arts de Charleroi à 16h00 (plus d’infos et tickets).

Le même programme sera proposé à Bruxelles le 19 novembre à 20h00, dans l’auditoire Janson à l’ULB (plus d’infos et tickets).